Une après-midi avec des étrangers

Avant de commencer, un petit truc pour toujours savoir facilement s’il y a un nouvel article dans mon blog : utilisez le flux RSS! Mais c’est quoi dont? C’est une adresse spéciale qui va permettre à votre navigateur de savoir rapidement s’il y a un nouveau contenu dans le site cible. Firefox permet de les suivre de manière assez pratique (Edge, le nouveau navigateur de Microsoft semble les ignorer complètement. Je ne connais pas Google Chrome mais il semble qu’il faille installer une extension dédiée. Même chose sur les téléphones : il faudra utiliser une application spéciale). Avec Firefox donc, cliquez sur « Flux RSS des articles » dans la colonne de droite. Une page d’aspect barbare s’affiche. Ne vous inquiétez pas. Vérifiez que l’option « marque-pages dynamiques » en haut est sélectionnée et cliquez sur « s’abonner maintenant ». Choisissez ensuite le dossier « barre personnelle » et le tour est joué! Vous verrez apparaître sous la barre d’adresse une icône « Le retour de Panchoa ». En cliquant dessus, vous aurez la liste des derniers articles publiés. S’il y en a un nouveau, il sera en surbrillance et vous pourrez cliquer dessus pour un accès immédiat. Voilà, en un clic vous savez s’il y a du nouveau et en deux, vous êtes sur la page! C’est-y pas beau ça?

Bon, mais revenons à notre titre. Ce WE avait lieu à Juárez une « après-midi avec des étrangers », première édition. Quel est le concept? L’événement était organisé par l’association ♥jrz. Cette association créée il y a quelques années a pour but de promouvoir l’image de Juárez au sein de la ville même et au-delà à travers le Mexique et le monde entier. Et qui de mieux pour promouvoir l’image de Juárez dans le monde que de s’adresser aux étrangers vivant dans la ville? Une vingtaine de nationalités ont répondu à l’appel, une bonne moitié d’Amérique latine bien sûr, mais il y avait aussi entre autre des Italiens, des Ukrainiens, des Kirghizes (j’avoue, j’ai dû le chercher dans Wikipédia celui-là), des Nigérians, des Kényans, des Philippins… Et bien sûr la France était bien représentée avec votre serviteur. Chacun avait un petit stand où l’on pouvait proposer quelques dégustations et présenter son pays. Nous (nous étions 2 Français) avions des crêpes, de la quiche et du brie. Classique, mais efficace, tout est parti en un éclair!

L’événement a été un succès, environ 1 500 personnes nous ont visité en 3 heures (Ça fait quand même près d’une personne toutes les 7 secondes!). Vous avez peut-être vu passer quelques photos et vidéos sur Facebook (sinon allez voir sur la page Facebook de ♥jrz et recherchez les mentions « tarde con extranjeros »).

Les Mexicains sont très curieux et toujours intéressés de connaître d’autres personnes, d’autres cultures. J’ai eu de très intéressantes conversations parfois. Il y avait aussi ce monsieur qui me montrait avec fierté son nom sur sa carte d’identité : Fournier. Et de m’expliquer que son grand-père d’origine française lui avait bien expliqué que « le ‘r’ final ne se prononce pas »… Le premier objectif de « faire mieux connaître Juárez à ses propres habitants » a donc été rempli: Juárez est une ville cosmopolite et ses afflux d’étrangers du monde entier venus travailler dans les maquiladoras l’ont aussi en partie façonnée. Maintenant vient le deuxième objectif: faire connaître Juárez dans le monde sous un angle positif, ce qui est malheureusement rarement le cas dans les médias. C’est le but de cet article et de ce blog!
Tarde con extranjeros

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Une voiture très suspecte

Ce WE je me suis lancé à passer la frontière avec ma voiture électrique. Ce qui me faisait le plus peur, c’était l’attente à la frontière et de voir ma batterie fondre au soleil sans avancer de 2 cm. La deuxième crainte, c’était de tomber en rade du mauvais côté de la frontière, El Paso étant aussi étendue que Juárez et bien entendu, les boutiques les plus intéressantes sont à l’opposé de la ville.

Pour le premier point, je n’ai rien pu tester : il n’y avait personne à la frontière ce jour-là. J’en étais le premier surpris, mais dans ce sens-là, je ne vais pas me plaindre. Je ne sais donc toujours pas comment se comporte la batterie dans un bouchon. La théorie veut que ce soit 0 : en effet, le moteur électrique a cet avantage de ne rien consommer si on n’avance pas. Sauf que pour survivre une ou deux heures à 35 degrés en plein cagnard, il faut forcément mettre la clim. Et ça, ça consomme. Ce test-là sera donc pour un autre jour.

Je me suis par contre fais une idée pour le deuxième test (petit rappel pour les mémoires courtes : atteindre l’autre bout de la ville et revenir sans besoin d’être remorqué). Aucun soucis là-dessus, le test est positif. Évidemment, le fait de ne pas avoir fait la queue à la frontière a aidé. Mais l’avantage d’El Paso, c’est qu’il y a plein de bornes de recharge en ville et certaines sont même gratuites. J’en ai ainsi choisi une pas trop loin du centre commercial que je visais. Elle était sur le parking d’un magasin que je ne connaissais pas mais le nom avait l’air bien et du coup j’y suis allé faire un petit tour. Et je n’ai pas été déçu : j’ai découvert un magasin bio, proposant des produits locaux ou d’importation de qualité. J’ai ainsi pu acheter du camembert de Normandie, du rosé AOP Côte de Provence et des cookies maison. Merci la voiture électrique! Et pendant que je butinais de rayon en rayon, ma batterie se rechargeait gratuitement! Vivement qu’ils importent ce concept à Juárez!

Bon là, ceux qui suivent un peu (ou qui s’ennuient) se disent : quel est le rapport de tout ça avec le titre? J’y viens 🙂

Si je m’attendais à des difficultés à la frontière vers les USA, je ne m’attendais pas à des problèmes particuliers en revenant vers le Mexique. Comme quoi, ce jour-là, j’avais tout faux! Le but principal de mon voyage était l’achat d’un congélateur. La Leaf, sans être petite, n’est pas non plus très grande. Le congélateur rentrait tout juste à l’arrière et était donc bien visible. La douane mexicaine fonctionne avec des feux bicolores aléatoires : vous avez vert, vous passez; vous avez rouge, vous vous faîtes inspecter. J’ai eu vert, j’étais content. Sauf qu’un agent m’a vu avec mon gros carton à l’arrière et m’a quand même arrêté. C’est pas juste si j’ai eu vert 🙄

S’ensuit une conversation sur le fait que le congélateur coûtait 170 USD et que la limite autorisée sans déclaration était 150 USD. J’ai fait mon Français innocent qui ne savait pas (ce qui était vrai) et l’agent me laisse passer… mais m’envoie au scanner! Grande première pour moi. Imaginez le même scanner que pour les sacs à l’aéroport, mais taille XXL pouvant scanner 5 voitures à la fois! On scanne donc et on attend les résultats. Et puis ça met du temps. J’étais à côté de l’officier et je vois qu’il commence à devenir un peu nerveux. Il passe beaucoup de temps au talkie-walkie mais apparemment son chef ne répond pas. Les autres voitures sont libérées, mais je dois rester. Au bout d’1/4h de ce petit manège, je finis par lui demander si tout va bien. Il me demande ce que je transporte. Et il me dit qu’il va falloir ouvrir le congélateur. Le truc étant bien emballé et pas tout léger, c’est la dernière de mes envies. Je demande à voir le scanner et montre le congélateur qui est bien vide sur la photo.

Emplacement de la batterie

« Oui c’est vrai, le congélateur est vide, » concède-t-il, « mais qu’est-ce que vous cachez sous votre plancher? » Je commence à comprendre. Effectivement, tout le plancher ressort en rouge vif sur le scan.
– Ben, c’est la batterie, c’est un véhicule électrique…
– Vous pouvez me la montrer?
– Ben non, elle est sous le plancher… »
Et d’aller enlever les tapis de sol pour montrer que dessous, surprise! Y’a le plancher!
Tout cela ne fait pas l’affaire de notre officier. Après d’autres conversations au talkie-walkie, il sera décidé de passer une deuxième fois au scanner. Et après une deuxième attente, je peux enfin circuler. Le tout m’aura tout de même coûté près de 3/4h! Mais bon, c’est le prix à payer quand on veut « écrire l’Histoire »… 😛

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